Chapitre 2
- Alors que j'étais encore en culottes courtes, j'allais à l'école avec des chaussures montantes dont les semelles étaient plantées de clous à tête protubérante pour les préserver d'une usure prématurée.
- Quand j'ai su lire et écrire, j'ai eu le plaisir de posséder un crayon Franbel dont la mine étais entourée, non pas de bois, mais d'un étroit ruban de papier enroulé sur plusieurs couches. À première vue, rien ne le distinguait d'un crayon ordinaire. Pour le tailler il suffisait de tirer sur l'extrémité du ruban pour découvrir la mine. Malheureusement pour la durée de vie du crayon, des charades étaient imprimées sur le ruban, et la curiosité était la plus forte, la mine se retrouvait vite à nu. Je n'ai pas eu droit à un deuxième crayon Francbel.
- Je me lavai quelquefois les dents. Beaucoup de mes copains ne se les lavaient jamais. Ce n'était pas la mode. On n'y pensait même pas. Le dentifrice se présentait sous forme solide dans des petites boîtes rondes et plates de la marque Gibbs. Pour que la brosse en soit imprégnée, il fallait la frotter dessus après l'avoir humectée.
- J'ai connu aussi l'huile foie de morue. Pour qu'elle soit mieux acceptée, ma grand-mère l'achetait sous forme de morceaux de sucre ou de tablettes de chocolat. C'était écoeurant. À l'état naturel elle était buvable, mais avec une grimace.
- Je revois le Suisse en habits d'apparat, qui, aux messes du dimanche matin, dictait les attitudes "debout, assis" en frappant le sol avec sa canne à pommeau, Ses gros mollets m'impressionnaient.
À bientôt.
Georges