J'ai le souvenir d'une pièce de musée, visible en 1976 à Xonrupt dans les Vosges, qui m'avait impressionné.Il s'agissait d'une tête d'indien d'Amazonie, réduite par un Jivaro de la redoutable tribu des coupeurs de têtes.
Après les palabres d'usage, j'ai pu obtenir la recette pour effectuer ce genre d'opération. Je veux bien fournir, discrètement, une copie de ce procédé aux intéressés, mais à la condition express qu'elle ne soit pas mise en pratique !
Une tête réduite était un trophée qui permettait au guerrier Jivarro de prouver sa bravoure.
La réduction de la tête d'un ennemi ou "tsantsa", était un rituel ancestral accompagné par un sorcier qui invoquait les mânes des aieux survivants dans l'au-delà, et avec lesquels il communiquait sous l'effet d'inhalations hallucinogènes. En transe, il dansait et psalmodiait des incantations ésotériques, hermétiques aux non initiés. Et dans cet état cabalistique il montrait aux ancêtres que leurs leçons de courage n'avaient pas été vaines. Cette tête leur était leur était présentée en hommage à leur sagesse. Et ce faisant, le sorcier les adjurait de les protéger contre les forces occultes génératrices de sortilèges néfastes.
La tête exposé était assurément celle d'un homme. Couper la tête d'une femme n'avait rien de courageux. Pour preuve, on n'a jamais retrouvé de tête de femme réduite.
C'est alors que pour expliquer cette absence, certains esprits perfides ont suggéré deux autres raisons !
Bien que celles-ci m'aient été soufflées au musée même, lequel avait été fondé par un prêtre, le père Pierre Blaise, je doute de leur véracité :
Au cours de la pratique envoûtante de la réduction, on procède à l'extraction de le cervelle. Cette opération fondamentale doit être impérativement pratiqué sous peine de provoquer la colère des dieux.
Or les femmes n'ont pas de cervelle, d'où l'invalidation de l'opération magique. Cette déduction manifestement machiste est sans fondement et par conséquent irrecevable.
Seconde hypothèse évoquée :
Le Jivarro s'empresse de coudre la bouche de son malheureux ennemi, afin que celui-ci ne puisse pas s'adresser à ses génies protecteurs pour se plaindre des mauvais traitements qui lui ont été infligés, et réclamer vengeance. Mais ce même Jivaro devait penser que l'on ne pouvait pas empêcher une femme de parler, même en lui cousant la bouche.
Cette affirmation est une soi-disant croyance qui ne mérite pas d'être considérée.
Néanmoins, les jivaros, très habiles au maniement de la machette, ne devaient pas être particulièrement doués pour les travaux de couture.
Renseignements pris récemment c'est le musée qui a été réduit à sa plus simple expression. Et après la vente aux enchères des plus belles pièces, la fameuse tête a disparu.
A très bientôt
Georges