En l'an 1815, Monsieur le Préfet du département de la Marne devait recruter 100 hommes pour le Corps de la Garde Royale. Nombre de volontaires se présentèrent aussitôt dans les mairies. À la question : quelle est votre motivation ? Chacun de jurer qu'il n'est attiré par cette arme que par vocation et par un absolue dévouement au service du Roi.
Pas du tout pour toucher la prime d'engagement de 50 francs.
Mais pour être enrôlé, il faut être, soit un ancien militaire, soit être fils de propriétaire, de cultivateur ou d'artisan aisé. De plus il faut obtenir les signatures de parrainage de trois notables, plus l'aval du maire et le cachet du juge de paix. Et pour être admis au corps des cuirassiers, le corps le plus prestigieux, il faut présenter une statue particulière, cinq pieds six pouces.
Alors parmi les candidats, un esprit crédule, traumatisé par les formalités administratives, s'est rendu à l'évidence. Pour lui c'était une épreuve éliminatoire. Il n'avait que deux pieds : « Mais comment font les autres pour loger cinq pieds dans une paire de bottes ? Mettons qu'ils utilisent deux paire de bottes. Encore faut-il qu'ils aient 2 pieds gauches et 2 pieds droits. Et pour le cinquième pied, il faut une botte pour un pied gauche ou pour un pied droit. Quant aux six pouces, c'est plus facile de les ranger, sans qu'ils se chevauchent, s'ils sont répartis dans les deux pieds. Je comprends maintenant pourquoi les cuirassiers sont toujours à cheval. C'est parce qu'ils éprouvent beaucoup de difficultés à marcher à pied. »
À bientôt.
Georges
